Le 27 février 1988, la disparition de Delphine Boulay, jeune femme de 10 ans, secoue la ville de Saint-Étienne. La dernière fois qu’elle a été vue, elle quittait son appartement, dans le quartier de la Métare, en fin de soirée, sans laisser de trace. Très vite, les policiers de la brigade criminelle de Saint-Étienne se lancent dans une recherche frénétique. Des témoignages évoquent des allées et venues suspectes autour de son immeuble, mais aucun indice décisif n’émerge.
Un mois plus tard, le corps de Delphine est retrouvé dans une zone boisée non loin de la ville, dissimulé sous des branchages. L’autopsie révèle qu’elle a été violée avant d’être tuée, un choc pour sa famille et pour la communauté locale, déjà bouleversée par l’ampleur de l’affaire. La police privilégie rapidement la piste d’un meurtre sexuel commis par un proche ou une connaissance de la victime.
Les enquêteurs concentrent alors leurs recherches sur un homme au passé trouble : Gérard Lebourg, un ancien éducateur spécialisé de 43 ans, qui avait fréquenté Delphine quelques mois avant sa disparition. Ses antécédents judiciaires, notamment une condamnation pour abus sexuels, éveillent les soupçons. Après plusieurs interrogatoires, Gérard Lebourg finit par être interpellé et placé en garde à vue. Lors de son audition, il nie toute implication. Mais des éléments incriminants commencent à se préciser. Un témoin indique l’avoir vu près du domicile de Delphine le soir de sa disparition. Le 15 juin 1988, après une série de confrontations et une pression policière grandissante, Gérard Lebourg finit par avouer, mais son récit demeure flou et contradictoire. Il parle d’une tentative de séduction qui aurait mal tourné, mais l’enquête suggère des préméditations.
Les investigations révèlent qu’après le meurtre, il a caché le corps dans la forêt, cherchant à dissimuler son crime. Le lieu précis du cadavre avait d’ailleurs été minutieusement choisi, dans un endroit difficile d’accès. Les experts en criminologie soulignent la planification froide de l’acte, et les traces de violence retrouvées sur le corps de Delphine témoignent de la brutalité de l’agression.
Le procès s’ouvre en 1990 dans une atmosphère lourde, où la famille de la victime fait face à un accusé qui reste impassible. La défense de Gérard Lebourg tente de minimiser la gravité de son geste, arguant de problèmes personnels et d’une impulsion incontrôlable. Cependant, la cour est saisie de preuves irréfutables, notamment les résultats de l’autopsie et les témoignages accablants. Le verdict tombe en novembre 1990 : Gérard Lebourg est condamné à la réclusion criminelle à perpétuité. Mais la question qui demeure dans l’esprit des observateurs reste celle du profil psychologique de l’accusé.


