Le 26 février 2012, un drame se joue en Vallée de Chevreuse. Ce soir-là, François et Sylvie Darcy, mariés depuis dix ans, rentrent d’un dîner en amoureux lorsqu’ils s’arrêtent sur un parking isolé. Peu avant minuit, François Darcy appelle les secours : il affirme avoir été agressé et blessé par balle, tandis que la voiture du couple est en feu, avec Sylvie à l’intérieur. Lorsque les pompiers arrivent, ils découvrent le corps calciné de la victime. L’autopsie ne permet pas de déterminer les causes exactes du décès, mais il est établi que Sylvie était morte avant l’incendie.
L’enquête s’oriente rapidement vers le mari. Son récit d’une attaque par un inconnu ne convainc pas les enquêteurs. Aucun indice ne corrobore la présence d’un rôdeur et les incohérences s’accumulent. La blessure de François Darcy intrigue particulièrement : la balle qui l’a atteint provient d’une arme qu’il aurait déclarée volée trois jours avant le drame. Les experts en balistique concluent qu’il est possible qu’il se soit lui-même tiré dans le dos pour maquiller un crime.
Les tensions au sein du couple sont également mises en lumière. Sylvie Darcy, cadre supérieure, assumait seule les finances du ménage, tandis que François, consultant en informatique, traversait des difficultés professionnelles. Passionné de tir sportif, il avait récemment acquis une carabine coûteuse. Des témoignages révèlent que Sylvie envisageait une séparation, ce qui aurait placé son mari dans une situation précaire, financièrement et socialement.
Malgré l’absence de preuve formelle, les indices s’accumulent. Des résidus d’un liquide inflammable sont retrouvés sur les mains de l’accusé. Les balles retrouvées chez lui présentent les mêmes caractéristiques que celle extraite de son épaule. De plus, des morceaux de canon sciés, pouvant correspondre à une modification de l’arme du crime, sont découverts à son domicile.
En 2016, François Darcy est jugé aux assises des Yvelines. L’accusation le présente comme un homme cynique et manipulateur, prêt à tout pour échapper à une séparation. Il est condamné à 30 ans de réclusion criminelle et privé de son autorité parentale sur ses deux enfants.
En 2018, son procès en appel s’ouvre à Nanterre. La défense dénonce une enquête à charge et souligne l’absence de l’arme du crime. Elle insiste sur les zones d’ombre et l’impossibilité pour l’accusé d’avoir caché une arme après s’être tiré dessus. L’avocat général, lui, met en avant la préméditation et le mobile financier : en plus de la dépendance de François envers son épouse, il aurait pu espérer toucher son assurance-vie.
Après plusieurs jours de débats et l’audition d’experts et de témoins, la cour d’assises confirme la condamnation initiale. François Darcy écope une nouvelle fois de 30 ans de réclusion criminelle. Son attitude distante et ses réponses évasives n’ont pas convaincu les jurés. Il continue néanmoins de clamer son innocence.


