En juin 2011, une dispute fatale éclate dans un salon de massage parisien entre Laïla Id Yassine, alors âgée de 32 ans, et son proxénète Farid Ouzzane. Ce dernier, un indicateur de police, est frappé à la tête avec un chandelier puis étranglé avec un câble électrique par Laïla, aidée par sa collègue Élodie Le Toullec. Les deux femmes dissimulent le corps dans une grande valise qu’elles achètent sur les Champs-Elysées. Elles se rendent ensuite à Lorient, où le père d’Élodie, dans un geste désespéré pour protéger sa fille, jette la valise en mer.
Le 13 juillet 2011, des plaisanciers découvrent la valise flottant dans la rade de Lorient. À l’intérieur, les enquêteurs trouvent le corps en décomposition de Farid Ouzzane, le visage recouvert de scotch. Une petite clé retrouvée dans la poche du cadavre permettra, après deux ans d’enquête, d’identifier formellement la victime et de remonter jusqu’aux deux femmes.
Le procès de Laïla Id Yassine et d’Élodie Le Toullec débute en décembre 2016 devant la cour d’assises du Morbihan. Laïla, qui a grandi dans une famille marocaine des Mureaux, y est décrite comme une adolescente rebelle qui a trouvé dans la prostitution un moyen de s’émanciper. Élodie, quant à elle, est une Bretonne partie à Paris pour réaliser ses rêves, mais qui s’est retrouvée piégée dans un milieu sombre.
Lors du procès, Élodie avoue sa complicité et dépeint Laïla comme la principale instigatrice du meurtre, tandis que Laïla nie toute implication, affirmant qu’elle est innocente. En décembre 2016, Laïla est condamnée à douze ans de réclusion criminelle pour homicide volontaire, tandis qu’Élodie écope de six ans pour complicité d’homicide. Le père d’Élodie reçoit une peine d’un an de prison avec sursis.
Malgré les aveux d’Élodie, Laïla continue de clamer son innocence, évoquant des erreurs dans l’enquête et suggérant que Farid Ouzzane aurait pu être tué en raison de sa double vie en tant qu’informateur de la police. En novembre 2018, la cour d’appel des Côtes-d’Armor confirme la peine de douze ans de prison. Laïla se pourvoit en cassation, mais le 22 avril 2023, la Cour de cassation rejette son pourvoi, jugeant ses arguments « sans intérêt juridique ».


