Dans la nuit du 5 au 6 août 2014, à Toulouse, Édith Scaravetti tue son compagnon, Laurent Baca, d’un coup de fusil. Selon ses déclarations, il l’aurait menacée avec l’arme avant que le coup ne parte accidentellement alors qu’elle tentait de la lui arracher.
Cinq jours plus tard, le 11 août 2014, elle se rend au commissariat pour signaler la disparition de son compagnon, sous l’insistance de la famille Baca. Son attitude détachée intrigue les enquêteurs. Durant les semaines suivantes, la famille de Laurent Baca placarde des avis de recherche et multiplie les appels à la police. Pendant ce temps, Édith Scaravetti reste silencieuse et s’éloigne peu à peu du cercle familial de la victime.
Fin octobre 2014, les enquêteurs acquièrent la certitude que Laurent Baca est mort et que sa compagne est impliquée dans sa disparition. Des traces de sang suspectes sont découvertes dans leur maison du quartier Saint-Simon.
Le 20 novembre 2014, une perquisition est menée au domicile du couple. Une forte odeur suspecte alerte les policiers et pompiers du GRIMP. Édith Scaravetti finit par avouer : elle a dissimulé le corps de son compagnon sous une dalle de béton dans les combles. Elle explique l’avoir d’abord enterré sous une pergola avant de déplacer le cadavre et de le couler dans le ciment.
Placée en détention provisoire, elle est mise en examen pour homicide volontaire et incarcérée. Son procès s’ouvre en mars 2018 devant la cour d’assises de Haute-Garonne. La défense plaide l’accident et met en avant les violences conjugales que la jeune femme aurait subies pendant dix ans. L’avocat général requiert 20 ans de réclusion criminelle.
Le 23 mars 2018, la cour d’assises condamne Édith Scaravetti à trois ans de prison pour homicide involontaire, retenant la thèse de l’accident. Ayant déjà purgé sa peine en détention provisoire, elle est libérée dans la soirée. La décision suscite l’indignation de la famille de Laurent Baca, qui conteste la qualification d’homicide involontaire et appelle à un second procès. Le parquet général fait appel.
En mars 2019, lors de son procès en appel à Montauban, la cour d’assises du Tarn-et-Garonne requalifie les faits en homicide volontaire. Les débats s’attardent sur les contradictions de l’accusée et la froideur avec laquelle elle a dissimulé le corps. L’avocat général requiert 15 ans de réclusion criminelle, dénonçant une volonté délibérée de tuer. Le 15 mars 2019, Édith Scaravetti est condamnée à 10 ans de prison. Elle retourne en détention après un an de liberté.


