Le 26 septembre 2011, à Èze, un petit village des Alpes-Maritimes, le corps de Drost Notthoff, entrepreneur allemand de 48 ans, est découvert pendu dans le salon de sa villa. D’abord interprétée comme un suicide, la mort de Notthoff suscite rapidement des doutes. L’autopsie révèle des éléments troublants, notamment la configuration inhabituelle du nœud coulant, laissant planer le doute d’un possible assassinat.
Les enquêteurs s’intéressent rapidement à Grit Bergmann, ex-compagne de la victime, et à son nouveau compagnon, Georges Pierru. La découverte d’un testament léguant tous les biens de Notthoff à Bergmann éveille les soupçons. Ce document, vraisemblablement falsifié, semble indiquer un mobile financier. Les investigations mettent également en lumière des éléments troublants : la corde utilisée pour la pendaison, achetée quelques jours avant le drame près de Carcassonne, ainsi que des gants et une barre à mine, laissent présager une mise en scène minutieusement orchestrée.
Pendant plus de trois ans, les enquêteurs s’acharnent à reconstituer les faits. Ils retracent les déplacements du couple entre l’Aude, où ils résidaient, et la Côte d’Azur, mettant en évidence l’utilisation de fausses plaques d’immatriculation. Malgré les multiples versions fournies par les accusés, le lien entre la mort de Notthoff et le couple se précise. Les éléments accumulés démontrent une planification préméditée de l’assassinat, visant à faire passer la mort pour un suicide.
En 2018, la cour d’assises des Alpes-Maritimes rend son verdict. Georges Pierru, 52 ans, et Grit Bergmann, 48 ans, sont reconnus coupables d’assassinat. Le « tandem criminel », comme le qualifie le parquet de Nice, est condamné à 25 ans de réclusion criminelle. L’avocat général, Clotilde Ledru-Tinseau, avait requis 30 ans, mais la cour a retenu les aveux obtenus au cours du procès pour atténuer légèrement la peine.
Aujourd’hui en instance de divorce, le couple s’accuse mutuellement, tentant chacun de minimiser sa responsabilité. Me Marion Combes, avocate du demi-frère de la victime, dénonce le comportement « machiavélique » des accusés, soulignant la froideur avec laquelle ils ont orchestré la mort de Drost Notthoff, motivés par l’appât du gain.


