Dans le calme apparent de la ville de North Ogden, dans l’Utah, la disparition d’une adolescente de 16 ans allait bouleverser une communauté entière. Un vendredi soir de septembre 2011, Alexis Rasmussen ne rentre pas chez elle après avoir gardé l’enfant d’un couple de connaissances, les Brenchley. Sa mère, inquiète, tente de la joindre sans succès. Le téléphone de l’adolescente reste désespérément muet, et son absence devient rapidement alarmante.
Au fil des heures, l’angoisse monte. Alexis, décrite comme une jeune fille sociable et responsable, n’a jamais fugué. La police locale ouvre une enquête pour disparition et commence à interroger amis et voisins. Très vite, les regards se tournent vers les derniers à l’avoir vue vivante : Eric et Dea Millerberg, un couple connu des services sociaux pour leur mode de vie marginal et leur consommation de drogues.
Lors de leurs premiers échanges avec les enquêteurs, les Millerberg livrent une version floue des faits. Ils affirment qu’Alexis est partie à pied après avoir reçu un appel téléphonique. Pourtant, plusieurs incohérences émergent, notamment dans le récit d’Eric Millerberg, dont l’attitude froide intrigue les détectives. Aucun témoin ne l’a vue quitter la maison. Les semaines passent sans qu’aucune piste tangible ne se dessine. La communauté organise des battues, placarde des avis de recherche, tandis que les enquêteurs poursuivent leurs auditions. L’inquiétude laisse peu à peu place à la résignation. Ce n’est qu’au début du mois d’octobre que le dossier connaît un tournant dramatique.
Le corps d’Alexis est retrouvé dans une zone isolée près de Ogden Canyon, enroulé dans des sacs-poubelle. La découverte macabre révèle une vérité insoutenable : la jeune fille a été victime d’un mélange toxique d’héroïne et de méthamphétamine, administré volontairement. L’autopsie indique également des signes de violence, laissant entrevoir une mort brutale et évitable.
Confrontée aux preuves, Dea Millerberg craque. Elle avoue que la soirée du 10 septembre a dégénéré : Alexis, invitée à consommer des drogues, s’est effondrée en convulsant. Plutôt que d’appeler les secours, le couple a paniqué. Ils ont caché le corps dans un placard avant de décider de le transporter et de l’abandonner à la hâte. Eric Millerberg est arrêté peu après. Ancien membre d’un gang de motards, il est inculpé de meurtre, trafic de drogue et d’entrave à la justice. Pendant le procès, Dea témoigne contre lui, décrivant un homme manipulateur et sans remords, déterminé à effacer toute trace du crime. Les jurés, confrontés à des éléments accablants, ne mettent que quelques heures à délibérer.
En mars 2014, Eric Millerberg est reconnu coupable et condamné à une peine de prison à perpétuité sans possibilité de libération anticipée. Dea, en échange de sa coopération, voit sa peine réduite, mais reste incarcérée pour son rôle dans la dissimulation du corps. L’affaire laisse derrière elle une ville meurtrie et une famille à jamais brisée.


