Le 22 mars 2002, dans la banlieue de Genève, en Suisse, la découverte macabre du corps de Jean-Raymond Blatti, comptable de la société GS Automation, marque le début d’une affaire criminelle hors norme. Son cadavre gît dans son bureau, le crâne fracassé par un objet non identifié. Une inscription troublante est retrouvée sur son ventre : « sale violeur ».
Les enquêteurs suisses, confrontés à l’absence de mobile apparent, s’orientent vers l’hypothèse d’un crime maquillé. Très vite, ils établissent un lien avec une autre affaire survenue quelques mois plus tôt. Henri Kosa, son prédécesseur au même poste, avait été violemment agressé et laissé pour mort dans le parking de son domicile à Ville-la-Grand, en France. L’homme avait survécu mais conservait de lourdes séquelles.
La police explore les pistes au sein de l’entreprise et découvre que le dernier comptable en fonction, Denis Lemasson, semble être le point commun entre les deux affaires. Trente-et-un ans, marié, père de famille et apprécié de tous, il donne l’image d’un employé sérieux et sans histoire. Pourtant, l’enquête va révéler un tout autre visage de cet homme.
Des analyses approfondies sur la gestion comptable de GS Automation mettent au jour des malversations financières. Jean-Raymond Blatti, qui s’apprêtait à dénoncer ces fraudes, était sur le point de compromettre Lemasson. L’inscription sur son cadavre semble avoir été un leurre destiné à égarer les enquêteurs.
Les investigations permettent d’établir que Lemasson a orchestré l’attaque contre Henri Kosa, son prédécesseur, afin de prendre sa place au sein de l’entreprise et couvrir ses détournements de fonds.
Mais le passé de Denis Lemasson recèle un secret bien plus sombre. En fouillant dans son parcours, les enquêteurs exhument un fait choquant : à l’âge de 14 ans, il avait déjà tué son propre père. Un meurtre passé inaperçu, classé comme un accident domestique à l’époque.
Les psychiatres, appelés à examiner l’accusé, dressent le portrait d’un individu manipulateur et dénué d’empathie. Son apparence de « Monsieur Tout-le-Monde » masque en réalité une personnalité froide et calculatrice, prête à éliminer sans remords quiconque se met en travers de son chemin.
Le procès de Denis Lemasson s’ouvre le 9 décembre 2009. Déjà condamné en Suisse, il comparaît cette fois devant la cour d’assises pour vol avec violences ayant entraîné une infirmité permanente et tentative d’assassinat sur Henri Kosa.


