Dans les premiers jours de juin 1994, la paisible ville de Dunedin en Nouvelle-Zélande est secouée par une tragédie bouleversante. David Bain, alors âgé de 22 ans, compose un appel d’urgence paniqué au milieu de la nuit, signalant que sa famille a été massacrée. À son arrivée, la police découvre une scène macabre : cinq membres de la famille Bain, soit ses parents Robin et Margaret, ainsi que ses sœurs Arawa et Laniet, et son frère Stephen, sont retrouvés morts dans leur domicile.
Les corps gisent aux quatre coins de la maison suburbain qui se transforme en scène de crime. La police examine les lieux, retrouvant une carabine semi-automatique Winchester, qui semble être l’arme du crime, à proximité du corps de Robin, laissant ouverte la possibilité d’un meurtre-suicide. Néanmoins, d’autres éléments de l’enquête soulèvent des doutes quant à cette hypothèse. Les indices matériels pointent vers David Bain lui-même, malgré son absence de tout antécédent criminel.
Les enquêteurs relèvent que David, qui affirme avoir découvert la scène à son retour d’une course matinale, présentait des égratignures et des contusions suspectes. Les résultats préliminaires des autopsies révèlent que le meurtre de la famille Bain n’a pas été instantané, plusieurs victimes ayant montre des signes de résistance, notamment Stephen Bain, qui s’est défendu vigoureusement contre son agresseur.
En mai 1995, David Bain est inculpé du quintuple meurtre de sa famille. Son procès s’ouvre au tribunal de Dunedin, attirant une immense attention médiatique, en raison de la brutalité des crimes et du profil apparemment irréprochable du prévenu. Les procureurs brossent le portrait d’un jeune homme aux prises avec des pressions familiales et psychologiques, que l’accusation relie à un crime d’inhumanité glaçante.
Le jury est confronté aux témoignages contradictoires, aux traces de sang, et aux preuves balistiques relatives à la carabine meurtrière. D’autre part, la défense de Bain met en avant la possibilité que Robin Bain ait commis ces actes avant de retourner l’arme contre lui-même. En 1995, le jury rend un verdict de culpabilité à l’encontre de David Bain, qui est condamné à la prison à perpétuité.
Des années passent alors que Bain clame son innocence, soutenu par un groupe zélé de défenseurs et d’amis. En 2007, ses avocats obtiennent que la Cour d’appel de la Nouvelle-Zélande statue sur les doutes sérieux entourant sa condamnation initiale. En 2009, après un autre procès retentissant qui réexamine longuement les preuves scientifiques et testimoniales, Bain est acquitté de tous les chefs d’accusation.


