C’est au cœur de l’été 1995 que le nom de Louis Poirson refait brutalement surface, dans une affaire sanglante secouant la Normandie : le double assassinat de Monique et Jeanine Villain, mère et fille venues simplement se recueillir sur la tombe de leur chienne. L’homme les surprend, les enlève, puis les tue froidement dans un champ, avant de brûler leurs corps et d’incendier leur voiture. Ce crime ne sera élucidé que cinq ans plus tard, bien après l’arrestation de Poirson pour une autre séquestration.
L’arrestation de Louis Poirson en mai 2000, suite à l’enlèvement d’une femme qu’il laisse finalement partir sous la pression de sa patronne, réveille les soupçons des gendarmes Roussette et Aspinori. En creusant son passé, ils remontent à ses antécédents : Poirson, déjà condamné à 15 ans de réclusion criminelle en 1985 pour une série de viols commis à Strasbourg, avait récidivé après sa libération.
L’enquête révèle alors une escalade de violence. En 1998, il viole une jeune femme à Douains. En 1999, il enlève puis tue deux septuagénaires, Lucie Pham-Ngoc-Bich et Charlotte Berson, pour des motifs aussi sordides qu’absurdes : l’une aurait uriné sur son siège passager, l’autre aurait tapoté sur sa voiture. Pour masquer ses crimes, Poirson enterre les corps ou les asperge d’acide, cherchant à effacer toute trace.
Convoqué en septembre 2000 dans l’affaire Berson, Poirson finit par avouer après plusieurs jours de mutisme. En décembre, il reconnaît également avoir assassiné les deux femmes Villain, incarcérant à tort pendant près de trois ans leur propre fils et frère, Michel Villain, injustement accusé. Puis en janvier 2001, un bracelet retrouvé chez Poirson relie ce dernier à la disparition de Lucie Pham. Poirson avoue, et les enquêteurs retrouvent le corps là où il l’avait enterré.
Peu après, il est aussi confronté à Adeline, victime de viol en 1998, qui le reconnaît formellement. S’ajoute encore l’enlèvement et la séquestration d’Adèle en mai 2000, ce qui permettra aux gendarmes de cerner son mode opératoire et de relier plusieurs affaires entre elles. Une photographie retrouvée chez lui, montrant une femme nue et terrorisée, relance même les soupçons d’un possible cinquième meurtre antérieur, resté non élucidé.
Jugé une première fois en septembre 2002 pour le double meurtre des Villain, Poirson est condamné à la réclusion criminelle à perpétuité. Il est de nouveau condamné en février 2005, pour trois autres crimes et un viol, cette fois assortie d’une période de sûreté de 22 ans. À chaque procès, Poirson assume partiellement ses crimes, mais reste froid, détaché, incapable de remords sincères.


