Le 24 août 1993, à Chevilly-Larue, un drame tragique se noue. Une femme, habitant au 51 avenue du Président-Franklin-Roosevelt, remarque un jeune homme étrange, Claude Lastennet, immobile sur le trottoir. Interpellé par la voisine, il prétend chercher le numéro 52, qui se trouve être un parc. Peu après, Lastennet s’introduit par effraction au 49 de la même avenue, dans la maison de Marcelle Cavilier, âgée de 87 ans. Après avoir brisé une vitre et s’être emparé de la clé, il pénètre dans le domicile et, sous la menace, exige de l’argent. Face au refus de la vieille dame, une lutte s’engage, se terminant par la strangulation mortelle de Marcelle. Lastennet vole 12 000 francs avant de s’enfuir.
Trois jours plus tard, la famille de Marcelle découvre son corps. Malgré un visage tuméfié par les coups, les enquêteurs ne trouvent aucune empreinte. Seule la voisine parvient à décrire Lastennet, menant à la réalisation d’un portrait-robot qui ne permettra toutefois pas de l’identifier, Lastennet étant alors inconnu des services de police.
En septembre 1993, Lastennet utilise les 12 000 francs volés pour payer son loyer et rembourser ses dettes. Il confiera plus tard qu’il ne voulait initialement pas tuer, mais qu’il se sentait acculé par ses problèmes financiers, amplifiés par une dépression profonde. Ses pulsions criminelles se manifestent à nouveau le 15 novembre 1993, à Thiais. Il s’introduit chez Antoinette Bonin, 76 ans, par effraction. Surpris par le fils de la victime, il invente un malaise de la vieille dame, avant de disparaître. Antoinette est retrouvée morte peu après, mais François, son fils, devient le principal suspect.
Le 16 novembre 1993, Lastennet récidive à Boulogne-Billancourt, où il s’introduit chez Raymonde Dolisy, 72 ans, qu’il étrangle. Son corps ne sera découvert que trois jours plus tard. Puis, le 18 décembre 1993, à Bourg-la-Reine, il assassine Augustine Royer, 91 ans. Les enquêteurs commencent à identifier un lien entre les crimes, tous situés le long de la ligne de bus 1924, et François Bonin, initialement suspecté, ébauche un portrait-robot de Lastennet.
Le 20 décembre 1993, Lastennet attaque Rosalie Czajka, 82 ans, à Chevilly-Larue, mais échoue à la tuer, alerté par une voisine. Le 8 janvier 1994, il commet son dernier crime, tuant Violette de Ferluc, 92 ans, dans son appartement à Thiais. C’est le 11 janvier 1994 qu’Arnaud Bossu, un ami de Lastennet, met les enquêteurs sur sa piste, après avoir appris les détails du meurtre de Violette.
Le 12 janvier 1994, Lastennet est arrêté sans résistance dans son appartement. Il avoue immédiatement les crimes, et des objets volés aux victimes sont retrouvés chez lui. Son procès s’ouvre en octobre 1997 à la cour d’assises du Val-de-Marne. Lastennet, en proie à des délires mystiques, raconte avoir commis ses crimes pour devenir immortel. Le 22 octobre 1997, il est condamné à la réclusion criminelle à perpétuité avec une peine de sûreté de 18 ans. Claude Lastennet meurt en prison le 19 décembre 2023, mettant un terme à l’histoire d’un tueur en série qui avait semé la terreur en région parisienne.
