Le matin du 5 mai 2009, dans le calme apparent d’une banlieue cossue de Columbia, Illinois, les forces de l’ordre ont découvert une scène macabre au sein d’un pavillon familial : Sheri Coleman, 31 ans, et ses deux fils, Garett, 11 ans, et Gavin, 9 ans, gisaient sans vie, étranglés dans leur lit.
C’est Chris Coleman, mari et père des victimes, qui a alerté la police après ne pas avoir réussi à joindre sa famille alors qu’il s’entraînait à la salle de sport. Dès leur arrivée, les policiers constatent des inscriptions menaçantes à la peinture rouge sur les murs de la maison, évoquant un meurtre prémédité.
La découverte de lettres anonymes envoyées à la famille dans les semaines précédentes orientait initialement les enquêteurs vers la piste d’un harceleur inconnu. Le Major Case Squad of Greater St. Louis fut rapidement mobilisé pour cette affaire hors norme.
Mais très vite, les incohérences dans les déclarations de Coleman, couplées à l’absence de traces d’effraction, éveillent les soupçons. L’analyse des courriels et appels téléphoniques révèle une liaison extraconjugale entre Chris et une amie de longue date de sa femme.
À la tête de la sécurité du ministère évangélique Joyce Meyer, Coleman craignait que cette relation extra-conjugale ne nuise à son image et ne mette en péril son poste bien rémunéré. Les procureurs avancent alors le mobile : supprimer sa famille pour préserver sa double vie.
Des expertises médico-légales accablantes viennent étayer le dossier : les ligatures utilisées pour les meurtres correspondent à un type de corde retrouvé dans le garage de Coleman, et les graffitis dans la maison sont identifiés comme ayant été peints de l’intérieur.
Le 19 mai 2009, après plus de deux semaines d’investigation intensive, Chris Coleman est arrêté et inculpé de trois chefs de meurtre avec préméditation. Lors de son audience, il plaide non coupable, mais demeure détenu sans possibilité de libération sous caution.
Le procès s’ouvre en 2011 au tribunal du comté de Monroe, en pleine attention médiatique. Les débats, riches en témoignages d’experts, reconstitutions et preuves numériques, dévoilent les contours d’un crime planifié avec soin et dissimulé sous une façade religieuse irréprochable.
Après 15 heures de délibérations réparties sur deux jours, le jury rend son verdict. Chris Coleman est reconnu coupable des meurtres de son épouse et de leurs deux enfants. Le tribunal entame alors une seconde phase pour décider d’une éventuelle condamnation à mort.
Malgré la requête du procureur en faveur de la peine capitale, l’abolition de la peine de mort en Illinois au mois de mars précédent rend la sentence principalement symbolique. Le gouverneur Pat Quinn s’engage à commuer toute peine capitale émise avant juillet.
Coleman est donc condamné à la réclusion criminelle à perpétuité sans possibilité de libération conditionnelle, mettant fin à une affaire qui aura bouleversé la communauté et ébranlé les fidèles du ministère Joyce Meyer.


