Dans la commune de Saint-Lambert-du-Lattay, un chasseur découvre le 19 octobre 2008 le corps sans vie d’Aurélien Pioger, un jeune vendangeur, pendu sous un appentis. Rapidement, les gendarmes constatent des incohérences : la hauteur de la potence est trop faible, le visage de la victime est tuméfié, et son corps porte des traces de coups. L’hypothèse du suicide est mise en doute.
Deux jours plus tôt, le 17 octobre 2008, une fête de fin de vendanges a lieu à La Jumellière. Aurélien Pioger y participe et passe la nuit avec Sophie Grandchamps, une jeune femme en couple avec Ludovic. Leur écart est découvert par Chloé Simon, qui réveille les autres vendangeurs, furieuse. L’incident déclenche un enchaînement de violences.
Dans la nuit du 18 octobre, trois hommes, Landry Frias, Claude Boulé et Maxime Deschamps, passent à l’acte. Aurélien est frappé à coups de poing, de pied et avec une barre de fer. On l’attache, le recouvre d’une bâche et l’humilie en lui urinant dessus.
Dans la soirée du 18 octobre, Ludovic revient des obsèques de sa grand-mère. Il est averti de la situation mais ne retourne pas au camp. Il est assuré qu’Aurélien sera emmené à l’hôpital. Pourtant, dans la nuit, Claude et Landry l’embarquent dans son propre camion, prétextant l’emmener « au calme ». Maxime et Sylvie Rompillon suivent en voiture. Ils finissent par se retrouver aux Godissarts, un lieu isolé.
Le lendemain matin, le corps d’Aurélien est retrouvé. Les enquêteurs, d’abord ralentis par une instruction tardive, relèvent de nombreuses anomalies. En mars 2009, sept suspects sont interpellés. L’enquête démontre que la pendaison est une mise en scène pour camoufler un homicide.
Le procès s’ouvre le 11 mars 2013 devant la cour d’assises du Maine-et-Loire. Les audiences, tendues, mettent en évidence le silence et les contradictions des accusés. La scène du crime, un champ éloigné du campement, interroge : qui connaissait cet endroit ? La question du meurtrier reste sans réponse précise.
Le 13ème jour du procès, le verdict tombe : Landry Frias est condamné à 18 ans de réclusion criminelle, Claude Boulé et Maxime Deschamps à 15 ans. Trente ans avaient pourtant été requis. La fille du viticulteur et une autre femme écopent de trois ans de prison, dont un an avec sursis, pour complicité et non-assistance. Deux autres hommes sont condamnés à deux ans avec sursis pour non-dénonciation.
