Le jeudi 28 septembre, en fin de journée, Tara Fares, ancienne Miss Irak 2014 et influenceuse aux millions d’abonnés, a été abattue en pleine rue à Bagdad. L’incident s’est déroulé dans le quartier de Camp Sarah, au cœur de la capitale irakienne, alors qu’elle se trouvait au volant de sa Porsche blanche décapotable. Selon le ministère de l’Intérieur, la jeune femme de 22 ans a été atteinte par trois tirs mortels.
Cette tragédie a rapidement provoqué un choc à travers le pays, notamment sur les réseaux sociaux où la victime, suivie par 2,7 millions de personnes sur Instagram, était une figure emblématique. Tara Fares, connue pour son mode de vie audacieux dans un pays profondément conservateur, postait régulièrement des photos où elle exhibait ses tatouages, ses tenues flamboyantes, et ses changements de couleur de cheveux. Cette liberté affichée lui avait valu des critiques virulentes, autant que des admirateurs.
Les réactions à son assassinat n’ont pas tardé. Une vidéo capturée juste après les faits, montrant l’auteur présumé des tirs s’enfuir sur un scooter, a rapidement circulé sur les réseaux sociaux. Une enquête a été ouverte dès le lendemain pour identifier les coupables, mais pour beaucoup d’internautes, le mobile du meurtre semblait déjà clair : Tara Fares aurait été punie pour son mode de vie jugé trop libre.
Ce meurtre intervient dans un contexte de violence croissante contre les femmes en Irak. Tara Fares est en effet la quatrième femme tuée en quelques mois. Avant elle, Rasha Al-Hasan et Rafif Yasiri, propriétaires de salons de beauté à Bagdad, ainsi que Souad Al-Ali, militante des droits de l’homme, ont été assassinées. Cette dernière, abattue à Bassora le mardi précédent, aurait été tuée par son ex-mari, selon la police, bien que la mission de l’ONU en Irak (Unami) ait exprimé ses préoccupations.


