Le 27 février 1993, Annie Monneron, une jeune préparatrice en pharmacie de 29 ans, passe la soirée avec une amie à Montpellier. Après avoir assisté à un match de basket, elles continuent la soirée dans un bar afro-cubain du centre-ville. Vers 1 h 30, Annie rentre seule chez elle, à pied, à quelques rues de la place de la Comédie. Mais dans le hall de son immeuble, elle est agressée, violée et battue à mort. Elle est retrouvée quelques heures plus tard, le corps mutilé, baignant dans son sang.
L’enquête piétine pendant plusieurs années. Malgré les prélèvements réalisés sur les lieux, les indices ne permettent pas de confondre l’assassin. La famille d’Annie participe même à une émission télévisée en 1996, espérant relancer l’enquête, mais sans succès. Le dossier semble voué à l’oubli jusqu’à ce qu’un nouvel élément relance l’affaire.
En 2002, un juge d’instruction nouvellement nommé à Montpellier, Jean-Pierre Bandiera, décide de rouvrir le dossier. Grâce au fichier national automatisé des empreintes génétiques (Fnaeg), il ordonne une comparaison entre l’ADN retrouvé sur la scène de crime et celui des personnes répertoriées dans la base de données. En février 2003, le verdict tombe : l’ADN correspond à celui de David Misse Toubé, un homme incarcéré depuis 1999 pour une série de viols.
David Misse Toubé, 34 ans, né à Alès, est alors confronté aux faits. Il reconnaît avoir violé et agressé Annie Monneron, mais nie avoir voulu la tuer, admettant cependant l’avoir laissée pour morte. En septembre 1997, Toubé avait été arrêté après avoir été reconnu par une de ses victimes. Condamné à dix ans de prison pour trois viols et une tentative, il avait commencé à purger sa peine en octobre 1999.
L’analyse génétique réalisée en 2003 sur les prélèvements de l’époque a finalement permis de le confondre. Il est mis en examen pour le meurtre d’Annie Monneron le 19 août 2003. Quelques mois avant sa libération conditionnelle, il est jugé à nouveau pour ce crime. Le verdict était attendu, après treize ans d’attente pour la famille de la victime.


