L’affaire Albert Foulcher demeure l’une des plus sombres de l’histoire criminelle française. Tout commence le 21 janvier 1993, lorsque André Meffray, un ancien assureur à la retraite, est froidement abattu de cinq balles à son domicile de Pailhès, près de Béziers. L’enquête révèle rapidement que l’assassin maîtrise parfaitement l’usage des armes à feu, et les soupçons se dirigent vers Albert Foulcher, un autre assureur. La découverte d’un revolver Dan Wesson, possédé par Foulcher, renforce la thèse de sa culpabilité, surtout en raison de ses relations conflictuelles avec Meffray.
Arrêté en juin 1993, Foulcher est placé en détention provisoire. Cependant, en octobre 1996, il est libéré pour vice de procédure, malgré les graves accusations qui pèsent sur lui. Cette décision soulève de nombreuses questions, d’autant plus que Foulcher disparaît peu de temps avant son procès prévu en avril 2000. Jugé par contumace, il est condamné à la réclusion criminelle à perpétuité, mais il demeure introuvable, devenant ainsi un fugitif recherché internationalement.
La cavale de Foulcher prend un tournant dramatique le 8 janvier 2001. Ce jour-là, près de Narbonne, il tue Pascal Herrero, mari d’une ancienne maîtresse, ainsi que deux policiers venus l’appréhender. Poursuivant son carnage, il abat ensuite Maurice Michaud, un autre assureur qu’il soupçonne de collusion avec Meffray. Ces meurtres brutaux propulsent Foulcher au rang d’ennemi public numéro un en France.
Pendant neuf jours, les forces de l’ordre déploient d’importants moyens pour capturer Foulcher, sans succès. Le 17 janvier 2001, acculé dans l’appartement de sa maîtresse à Béziers, il se suicide d’une balle dans la tête, mettant fin à une cavale sanglante qui a traumatisé toute une région. Malgré la gravité des actes commis, Albert Foulcher reste juridiquement présumé innocent, sa mort ayant éteint l’action publique contre lui.


