Le procès de Yann Bello s’ouvre ce mercredi matin à la cour d’assises de Saintes, suscitant une attention particulière en raison de la gravité des faits reprochés à l’accusé. Yann Bello, originaire des Vosges et âgé de 44 ans, est jugé pour le meurtre de son épouse, Charlène Delaroche, étranglée à La Rochelle dans la soirée du 18 juillet 2011. Lorsque les policiers entrent dans l’appartement occupé par le couple, ils découvrent Charlène, sans vie, étranglée avec une serviette, une scène particulièrement violente. L’autopsie révèle rapidement que la jeune femme, âgée de seulement 24 ans, a également été victime d’un viol avant sa mort.
Interpellé le soir même du crime dans un hôtel, Yann Bello est en possession de la carte bancaire de sa victime, dont il avait utilisé pour effectuer deux retraits. Il reconnaît immédiatement avoir tué son épouse, expliquant qu’il n’avait pas supporté son refus de l’aider financièrement dans ses affaires de traiteur en difficulté. Toutefois, l’enquête contredit vite ses déclarations initiales, mettant en lumière que le véritable mobile du meurtre serait plutôt la jalousie extrême et maladive éprouvée par Bello suite à leur séparation récente.
Le juge d’instruction, convaincu par les éléments du dossier, inculpe Yann Bello pour meurtre aggravé par trois circonstances : préméditation, crime commis sur conjoint et précédé d’un viol. L’accusation se renforce avec des SMS accablants envoyés par Bello à son épouse, témoignant clairement de son refus pathologique de la rupture.
Le procès s’ouvre finalement le 8 octobre 2014, devant la cour d’assises de Charente-Maritime à Saintes. Durant les débats, l’avocate générale Valérie Gaillot-Mercier qualifie Yann Bello de « machiavélique et froid », affirmant qu’il avait décidé de tuer Charlène car il avait « la certitude de la perdre ». Elle requiert alors la peine maximale : la réclusion criminelle à perpétuité.
Malgré l’insistance de l’accusation, la préméditation ne sera finalement pas retenue par le jury. Le 10 octobre 2014, Yann Bello est condamné à 25 ans de réclusion criminelle, reconnu coupable du viol et du meurtre de Charlène avec circonstances aggravantes sur conjoint.
Dans les jours suivant sa condamnation, Bello annonce son intention de faire appel. Pourtant, début 2015, il décide brusquement de se désister. Son avocat, Me Lee Takhedmit, explique que cette décision est notamment motivée par le soulagement de Bello de ne plus être associé à une autre affaire criminelle ancienne datant de 1991 dans les Vosges, où le corps de Valérie Bechtel, étranglée, avait été retrouvé. Dans ce crime, Raphaël Maillant, ancien ami de Yann Bello, avait été condamné.
Cette décision intervient peu après que la Cour de révision ait refusé un nouveau procès à Maillant, rappelant combien les destins de ces deux hommes se croisent tragiquement depuis leur jeunesse. Bello purge désormais sa peine, avec la possibilité d’une libération conditionnelle après avoir purgé la moitié de la peine s’il adopte une bonne conduite en prison.


