Le 12 mai 2016, un crime glaçant secoue Toulouse. Maryline Planche, 52 ans, salariée de l’Agefiph, organisme d’aide à l’emploi des personnes handicapées, est tuée par sa collègue Sophie Masala. La victime, souffrant de graves déficiences visuelles et auditives, est retrouvée découpée en morceaux, son corps ayant été disséminé dans le canal du Midi. La tête de Maryline Planche, elle, est enterrée dans un jardin public près du domicile de l’accusée.
Les enquêteurs découvrent rapidement la macabre vérité. Sophie Masala, 55 ans, une mère de famille originaire de Montpellier, reconnaît les faits. Elle avoue avoir tué sa collègue en lui fracassant le crâne avec une bouteille, puis avoir démembré son corps avec une scie à métaux. L’enquête révèle que la meurtrière a tenté de brouiller les pistes en envoyant des messages depuis le téléphone de la victime pour faire croire qu’elle était toujours en vie.
Dès l’ouverture du procès, le 21 octobre 2019, la cour d’assises de la Haute-Garonne examine la personnalité de l’accusée. Marquée par une enfance chaotique, faite de violences familiales et d’abus, Sophie Masala est dépeinte comme une femme sans limites, manipulatrice et marquée par des traumatismes profonds. Ses avocats plaident une fragilité psychologique, une incapacité à gérer ses pulsions et une absence de préméditation.
L’avocat général, David Sénat, dresse un portrait accablant de l’accusée. Selon lui, Sophie Masala est une femme dangereuse, capable d’actes de cruauté inouïe, et il requiert la réclusion criminelle à perpétuité. « Ce meurtre est d’une atrocité rare. Fracasser un crâne, démembrer un corps, le disperser dans Toulouse… Ce n’est pas une crise passagère, c’est un acte froid, calculé, d’une barbarie extrême. »
Au fil des audiences, Sophie Masala alterne entre larmes et aveux choquants. « Je suis un monstre », murmure-t-elle un jour à la barre. Elle affirme n’avoir jamais voulu tuer Maryline Planche, mais ne peut expliquer son passage à l’acte. « Je ne me suis pas reconnue dans ce que j’ai fait », tente-t-elle de justifier.
Le 24 octobre 2019, après plus de trois heures de délibération, la cour rend son verdict : 27 ans de réclusion criminelle, assortis de cinq ans de suivi socio-judiciaire.


