L’affaire Mohamed Medjahed, a marqué la ville de Valenciennes et au-delà. Le 7 octobre 2002, Sophie Berkmans, rhumatologue de 41 ans, est retrouvée sauvagement assassinée dans son cabinet situé rue Carnot à Valenciennes. Son corps, découvert par sa mère et sa secrétaire, présente des signes de strangulation, son visage est marqué de coups, et sa gorge est tranchée. L’absence de mobile évident et les détails sordides de la scène de crime, où la victime est partiellement dénudée, laissent les enquêteurs perplexes.
Pendant des années, l’enquête piétine. Ce n’est qu’en avril 2008, grâce à une coïncidence lors d’une enquête sur des dégradations de véhicules, que l’affaire connaît un tournant. L’ADN de Mohamed Medjahed, un marginal de 52 ans, est identifié. Ses empreintes génétiques correspondent à des fragments d’ongles retrouvés à proximité du corps. Medjahed, divorcé et père de trois enfants, est un ancien maçon déjà condamné en 1982 pour des violences sur une jeune femme. Malgré des preuves accablantes, il nie farouchement toute implication dans le meurtre de Sophie Berkmans.
Le procès de Mohamed Medjahed, qui s’ouvre en décembre 2010 à Douai, est rapidement suspendu suite aux déclarations d’un témoin surprise. Une femme évoque alors la possibilité d’un commanditaire jaloux, ce qui soulève de nouvelles questions sur les circonstances du crime. Cependant, après des vérifications, cette piste est écartée et le procès reprend en juin 2011.
Au terme de cinq jours de débats, la cour d’assises du Nord condamne Mohamed Medjahed à trente ans de réclusion criminelle, assortie d’une période de sûreté de 18 ans. Cette condamnation vient clore près de neuf ans d’attente pour la famille de la victime.


