L’affaire Christian Ranucci, tristement célèbre, débute le 3 juin 1974 avec l’enlèvement de Marie-Dolorès Rambla, une fillette de huit ans, à Marseille. Ce jour-là, la petite fille joue avec son frère dans la cité Sainte-Agnès lorsqu’un homme l’approche, prétextant avoir perdu son chien, et la conduit vers une voiture grise. Lorsque son frère revient, Marie-Dolorès a disparu.
Quelques heures plus tard, sur la route entre Aix-en-Provence et Toulon, Vincent Martinez percute une Peugeot 304 grise, qui s’enfuit après l’accident. Alain Aubert, un autre automobiliste, prend en chasse la voiture en fuite et note son numéro d’immatriculation. Cette Peugeot sera plus tard identifiée comme appartenant à Christian Ranucci, un jeune représentant de commerce de 20 ans, domicilié à Nice.
Le 5 juin 1974, le corps de Marie-Dolorès Rambla est retrouvé dans une pinède près de Peypin, le crâne fracassé et la gorge entaillée. Dans la même journée, Christian Ranucci est arrêté à Nice et transféré à Marseille. Sous pression, il avoue le meurtre de la fillette et mène les enquêteurs à l’endroit où il a jeté le couteau utilisé pour le crime.
Malgré ses rétractations ultérieures, affirmant qu’il avait avoué sous la contrainte, Ranucci est inculpé et un procès s’ouvre le 9 mars 1976 à Aix-en-Provence. Dans une ambiance tendue, amplifiée par l’arrestation récente de Patrick Henry pour un crime similaire, Ranucci est déclaré coupable et condamné à mort.
Ses avocats forment un pourvoi en cassation, arguant de plusieurs vices de procédure, mais la Cour rejette tous les moyens de recours le 17 juin 1976. Le président Valéry Giscard d’Estaing refuse d’accorder sa grâce, malgré les appels à la clémence.
Le 28 juillet 1976, Christian Ranucci est guillotiné à la prison des Baumettes à Marseille, devenant ainsi le premier condamné à mort exécuté sous le mandat de Giscard d’Estaing. Cette exécution marquera l’une des dernières en France, alimentant un débat sur la peine de mort et la possibilité d’une erreur judiciaire dans cette affaire.


