Le 20 août 1989, José Menéndez et Kitty Menéndez sont retrouvés assassinés par balles dans leur résidence cossue de Beverly Hills. Les premiers éléments de l’enquête orientent les soupçons vers un règlement de comptes lié aux affaires de José, cadre dirigeant chez RCA Records. Cependant, l’attitude de leurs fils, Lyle Menéndez et Erik Menéndez, attire rapidement l’attention des enquêteurs. Dans les mois qui suivent le drame, les deux frères dépensent sans compter : montres Rolex, voitures de luxe, investissements dans des entreprises et voyages onéreux. Cette frénésie de dépenses, estimée à environ 700 000 dollars, intrigue d’autant plus les autorités que les frères semblent peu affectés par la perte de leurs parents.
L’enquête prend un tournant décisif lorsque Erik confie à son psychologue, Jerome Oziel, leur implication dans le double meurtre. Oziel enregistre ces aveux, mais la confidentialité médicale est rompue lorsque sa maîtresse, Judalon Smyth, informe la police de l’existence de ces enregistrements. Le 8 mars 1990, Lyle est arrêté devant la maison familiale, tandis qu’Erik, alors en Israël pour un tournoi de tennis, se rend aux autorités trois jours plus tard. Tous deux sont inculpés pour meurtre au premier degré et détenus sans possibilité de libération sous caution.
Les débats judiciaires débutent en juillet 1993. Les frères admettent avoir tué leurs parents, mais plaident la légitime défense, affirmant avoir été victimes d’années d’abus sexuels et psychologiques de la part de leur père. Le procès est marqué par des témoignages poignants, notamment celui de leur cousin Andy Cano, qui corrobore les allégations d’abus. Malgré cela, les deux jurys (un pour chaque frère) n’arrivent pas à un verdict unanime, entraînant l’annulation du procès en janvier 1994.
Un second procès s’ouvre en octobre 1995, cette fois avec un jury unique. Les preuves concernant les abus allégués sont en grande partie écartées, et l’accusation met l’accent sur le mobile financier des meurtres. En mars 1996, Lyle et Erik sont reconnus coupables de meurtre au premier degré. En juillet de la même année, ils sont condamnés à la réclusion à perpétuité sans possibilité de libération conditionnelle. Les appels successifs des frères sont rejetés, et leurs condamnations sont confirmées par la Cour suprême de Californie en mai 1998.
L’affaire connaît un regain d’intérêt en 2023 lorsqu’un ancien membre du groupe Menudo accuse José Menéndez de l’avoir agressé sexuellement alors qu’il avait 14 ans. Cette révélation, ainsi qu’une lettre de 1988 dans laquelle Erik confie à son cousin les abus subis, incitent les avocats des frères à demander une révision de leur procès. En octobre 2024, le procureur de Los Angeles, George Gascón, recommande une nouvelle audience pour reconsidérer leur peine. Cependant, son successeur, Nathan Hochman, s’oppose à cette démarche en mars 2025, estimant que les frères n’ont pas pleinement assumé leurs actes. Malgré ces obstacles, le gouverneur de Californie, Gavin Newsom, ordonne une évaluation complète des Menéndez par le conseil des libérations conditionnelles afin de déterminer s’ils représentent toujours un danger pour la société.


