Karine Schaaff, lycéenne de 16 ans, quitte le domicile familial le 22 juillet 2001 pour rejoindre une amie en empruntant une route isolée de la zone industrielle de Bitche, en Moselle. Elle chevauche alors son nouveau vélo, récemment offert en récompense de ses bons résultats scolaires. Elle ne rentrera jamais.
Un témoin signale avoir vu une voiture blanche, une Mazda, effectuer une manœuvre étrange : freinage brutal, longue marche arrière, puis fuite précipitée. Peu après, le vélo de Karine est retrouvé endommagé dans un fossé, accompagné d’un fragment de clignotant. Grâce à cet indice, les enquêteurs identifient rapidement le véhicule de Stéphane Krauth, 23 ans.
Le 1er août, Krauth est interpellé et placé en garde à vue. Il reconnaît avoir heurté la jeune fille en voiture, mais nie toute intention criminelle. Le lendemain, la découverte macabre du corps à moitié calciné de Karine, en forêt de Mouterhouse, bouleverse l’enquête.
Mis en examen, Krauth commence à multiplier les versions et tente d’impliquer un ami, puis sa compagne, Péroline Garino. Celle-ci finit par accuser formellement Krauth de viol et de meurtre, dénonçant également leur participation conjointe à l’incinération du corps.
En octobre 2004, Krauth est jugé par la cour d’assises de la Moselle. Il est reconnu coupable d’enlèvement, viol et meurtre, et condamné à la réclusion criminelle à perpétuité, assortie d’une période de sûreté de 22 ans. Péroline Garino, jugée pour destruction de preuves, écope de trois ans de prison ferme.
Face à la sévérité du jugement, Krauth fait appel. Lors de son second procès en février 2006 à Nancy, ses avocats plaident l’accident, insistant sur l’absence de preuves formelles du viol. Ils soulignent son passé d’enfant perturbé, adopté et exorcisé.
La cour d’assises de Meurthe-et-Moselle requalifie finalement la peine : 30 ans de réclusion criminelle, avec une période de sûreté de 20 ans. Ce verdict provoque la colère de la famille de la victime, qui dénonce une justice trop indulgente.


