L’affaire des frères Jourdain a profondément marqué le Pas-de-Calais en 1997. Tout commence dans la nuit du 11 au 12 février 1997, lorsque quatre jeunes filles, les sœurs Merlin et Rufin, participent au carnaval du Portel. Le lendemain, leurs mères, Laure Lamotte et Marie-Josée Merlin, s’inquiètent de ne plus avoir de nouvelles de leurs filles. Malgré l’ouverture d’une enquête pour « disparitions inquiétantes », la police privilégie initialement la thèse de la fugue.
Deux jours après la disparition, les familles entreprennent des recherches et obtiennent des témoignages sur un fourgon blanc suspect, aperçu près des lieux du drame. Les policiers remontent la piste de ce véhicule et arrêtent, neuf jours après les faits, les frères Jean-Michel et Jean-Louis Jourdain, deux ferrailleurs connus pour leurs antécédents criminels. Ils sont décrits par leur communauté comme des marginaux violents vivant dans des conditions précaires.
Interrogés, Jean-Michel reste silencieux, mais Jean-Louis, sous la pression d’un enquêteur jouant sur son empathie, finit par avouer l’emplacement des corps. Le 21 février 1997, les corps des jeunes filles sont retrouvés enterrés sur la plage de Sainte-Cécile, près d’une casemate de la Seconde Guerre mondiale. Les autopsies révèlent des signes de violence et de viols sur trois d’entre elles, tandis que Peggy, enterrée vivante, a du sable dans les poumons, rendant le crime d’autant plus atroce.
L’affaire suscite une vive émotion dans la région, exacerbée par le fait que les frères Jourdain étaient récidivistes. Leur maison familiale est même incendiée par des habitants en colère. Le 27 octobre 2000, après s’être mutuellement accusés des meurtres et des viols, les frères sont condamnés à la réclusion criminelle à perpétuité, avec des périodes de sûreté de vingt-deux et vingt ans. Cette peine est confirmée en appel le 27 mars 2002.





