L’affaire Jean-Pierre Treiber, une des plus marquantes des années 2000 en France, commence tragiquement le 1er novembre 2004, lorsque Géraldine Giraud, actrice et fille des comédiens Roland Giraud et Maaike Jansen, ainsi que sa compagne Katia Lherbier, éducatrice spécialisée, disparaissent après avoir quitté la résidence secondaire de la famille Giraud à La Postolle, dans l’Yonne. Les deux femmes, âgées respectivement de 36 et 32 ans, ne donneront plus signe de vie.
L’enquête débute rapidement après cette disparition inquiétante. Jean-Pierre Treiber, ouvrier agricole, est repéré grâce aux caméras de surveillance d’un supermarché en Seine-et-Marne, où il a utilisé les cartes bancaires des deux victimes. Arrêté le 23 novembre 2004, il est trouvé en possession des cartes et immédiatement mis en examen pour enlèvements, séquestrations, vols et escroqueries.
La tournure dramatique de l’affaire survient le 8 décembre 2004, lorsque les enquêteurs découvrent des objets personnels appartenant aux victimes dans la propriété de Treiber. Le lendemain, les corps dénudés de Géraldine Giraud et Katia Lherbier sont retrouvés dans un puisard dissimulé sous une dalle de béton dans le jardin de la maison familiale de Treiber, située à Château, un hameau de Villeneuve-sur-Yonne.
Les autopsies révèlent des traces de chloroforme sur les vêtements des victimes, suggérant un possible empoisonnement à la chloropicrine. Cette découverte met en doute l’hypothèse initiale de séquestration prolongée, excluant par ailleurs tout acte de violence sexuelle ou de torture.
Le 20 décembre 2004, Treiber est officiellement mis en examen pour assassinat. Le mystère s’épaissit en novembre 2005, lorsque Marie-Christine Van Kempen, tante de Géraldine Giraud, est mise en examen, soupçonnée d’avoir joué un rôle dans l’affaire. Cependant, elle bénéficiera d’un non-lieu en 2008.
Treiber, après avoir multiplié les versions incohérentes lors de ses interrogatoires, parvient à s’évader de la maison d’arrêt d’Auxerre le 8 septembre 2009, en se cachant dans un carton. Son évasion durera près de trois mois avant qu’il ne soit finalement arrêté le 20 novembre 2009 par le RAID à Melun.
Le 20 février 2010, Treiber est retrouvé pendu dans sa cellule de la maison d’arrêt de Fleury-Mérogis. Le suicide de Treiber clôt l’action publique, mais laisse derrière lui de nombreuses zones d’ombre, notamment sur d’éventuelles complicités ou sur les mobiles réels de ces crimes.


