Le 16 septembre 1995, une nuit d’horreur s’abat sur une petite maison de Vaux-le-Pénil (Seine-et-Marne). Stéphanie Sané, 21 ans, son compagnon Donald Davila, 34 ans, et leurs deux jeunes enfants, Donald Junior, 3 ans, et Donatella, 2 ans, sont assassinés à coups de machette dans des circonstances particulièrement macabres.
Le 23 septembre 1995, la disparition de la famille commence à inquiéter leurs proches. Gilberte Crovisier, la mère de Stéphanie, est alertée par la mère de Donald, qui n’a plus de nouvelles de son fils depuis plusieurs jours. Donald n’a pas honoré ses visites habituelles et Stéphanie n’a pas repris son poste dans un collège de Melun depuis le 16 septembre.
Le 25 septembre, inquiète, Gilberte Crovisier se rend sur place à Vaux-le-Pénil. Devant la maison de sa fille, elle découvre les voitures du couple garées dans le jardin, mais personne ne répond à la porte. Son fils entre par une fenêtre. À l’intérieur, tout semble intact, mais quelque chose cloche : des chaussures soigneusement alignées, des couches et des jouets d’enfants éparpillés, un salon nettoyé à grandes eaux, et un chauffage allumé en plein mois de septembre.
Le même jour, en fin d’après-midi, Gilberte et son fils reviennent sur place. Cette fois, la lumière brille à l’intérieur de la maison. Ils découvrent alors un inconnu, Edgar Boulai, un homme imposant, accompagné d’une femme blonde qui acquiesce à chacun de ses propos. Il affirme que la famille est partie précipitamment en vacances. Dubitative, Gilberte ne se laisse pas convaincre et alerte immédiatement la police. Pourtant, les forces de l’ordre estiment alors qu’il s’agit d’un départ volontaire.
Pendant un an, Gilberte Crovisier mène seule un combat pour faire reconnaître la disparition de sa fille et de sa famille. Ses doutes sont confirmés le 23 septembre 1996, lorsque les corps de Stéphanie, Donald et leurs enfants sont découverts dans leur propre jardin. Enterrés sous une butte de terre, ils sont accompagnés de plumes de poules et de petits pots de nourriture avariée, des éléments évoquant des rites vaudous.
Edgar Boulai est immédiatement suspecté. Marginal et violent, il connaissait Donald et était sans domicile fixe au moment des faits. Il aurait convoité la maison de la famille, un squat qu’ils occupaient avec l’autorisation de la mairie. Après le meurtre, il s’y était installé, racontant à qui voulait l’entendre que le couple avait fui avec ses enfants pour rejoindre une secte. Il avait également vendu certains effets personnels de Donald et de ses enfants.
L’enquête révèle que Boulai aurait commis ces meurtres pour s’approprier la maison. Il aurait ensuite tenté de maquiller le crime en un départ précipité, tandis qu’un ami, Wilfrid André, un prêtre vaudou haïtien, aurait pu jouer un rôle dans la mise en scène des cadavres. André, qui vivait alors au Canada, n’a jamais été inquiété par la justice française.
En juin 2000, Edgar Boulai est jugé par la cour d’assises de Seine-et-Marne. Malgré son silence et ses dénégations, il est condamné à la réclusion criminelle à perpétuité pour l’assassinat des quatre membres de la famille Davila.


