L’automne 2003 marque le début d’une affaire criminelle glaçante sur les hauteurs de Grasse. Sandrine Autret, 33 ans, et son fils Antoine, trois mois, disparaissent sans laisser de traces. Lorsque Sandrine manque un rendez-vous médical essentiel pour son bébé, l’alerte est donnée. Son compagnon, Frédéric Audibert, un homme au passé trouble, se montre évasif. Il prétend que Sandrine a quitté le domicile, abandonnant leur enfant.
Mais dans le hameau des Sausses, au Mas, les voisins n’ont plus vu la jeune femme ni son fils depuis plusieurs jours. Peu après, Audibert prend la fuite, semant la police avec une série de récits incohérents. Arrêté dans un hôtel à Nice, il invoque un enlèvement, un vol et même une conspiration impliquant des proxénètes. Les enquêteurs ne sont pas dupes.
Une perquisition réalisée au domicile d’Audibert révèle l’horreur : le cadavre de Sandrine est découvert dans des sacs-poubelle. Elle a été battue à mort. Mais le petit Antoine, lui, reste introuvable. L’accusé invente alors de nouvelles histoires : l’enfant serait en Espagne, confié à une amie. Pourtant, toutes les pistes vérifiées s’avèrent fausses.
L’enquête met en lumière la personnalité instable d’Audibert. Toxicomane, manipulateur et violent, il s’était déjà montré brutal avec ses compagnes. Sandrine, qui projetait de le quitter, aurait été tuée sous l’effet d’une colère aveugle. Quant à Antoine, les thèses les plus terribles circulent : mort de privations, jeté à la poubelle, donné en pâture aux chiens… Audibert refuse de livrer la vérité.
En mai 2008, la cour d’assises de Nice le condamne à trente ans de réclusion criminelle pour le meurtre de Sandrine Autret et la privation de soins ayant entraîné la mort d’Antoine. La famille de la victime accueille le verdict avec soulagement, bien que l’absence du corps de l’enfant laisse une plaie ouverte.
L’appel, jugé en 2009 à Aix-en-Provence, ne change rien : la peine est confirmée. Audibert, toujours mutique sur le sort de son fils, continue de multiplier les versions absurdes. Ses avocats peinent à le contenir, dépeignant un homme instable et incapable d’assumer ses actes. Finalement, Frédéric Audibert, atteint du VIH, décède en détention.


