Le 20 novembre 2007, Anne-Laure Urvoy, une jeune ingénieure de 27 ans travaillant à la centrale nucléaire de Golfech, est retrouvée morte dans sa chambre à Valence-d’Agen. Son corps porte des traces de coups violents à l’arrière du crâne et des marques de strangulation. Dès les premières heures, les enquêteurs de la section de recherches de Toulouse privilégient la piste criminelle.
Rapidement, les soupçons se portent sur son compagnon, Abderrazzak Zibha, un Algérien de 46 ans, qui reste introuvable. L’homme, déjà marié en secret, entretient une relation tumultueuse avec la victime. Alors que leur couple est en crise, il lui avoue être toujours marié. Une dispute éclate et tourne au drame : sous le coup de la colère, il s’acharne sur Anne-Laure, la frappant avec une bêche avant de l’étrangler.
Après son crime, Zibha prend la fuite. Il se réfugie d’abord à Créteil, puis à Toulon, où il tente d’embarquer sur un ferry à destination de l’Algérie. Alertés par la découverte du corps, les enquêteurs diffusent son signalement à travers tout le pays. Son véhicule est repéré sur le parking de l’embarcadère de la SNCM à Toulon. Le soir du 22 novembre, le bateau prend la mer en direction de l’Afrique du Nord.
Une course contre la montre s’engage. Grâce à l’intervention du vice-procureur Bernard Lambert, les autorités négocient avec la compagnie maritime pour que le navire fasse demi-tour. À 2 heures du matin, une équipe d’intervention de la gendarmerie maritime monte à bord. En quelques minutes, Abderrazzak Zibha est localisé et interpellé dans une coursive du ferry.
Placé en détention provisoire, il avoue rapidement son crime, mais ses motivations restent floues. Les enquêteurs découvrent que l’homme a multiplié les conquêtes et les mensonges. Décrit comme charmeur, il entretenait une relation basée sur l’intérêt financier avec Anne-Laure Urvoy, qui lui payait son véhicule et l’aidait financièrement.
Le 6 octobre 2010, s’ouvre le procès de Zibha devant la cour d’assises de Tarn-et-Garonne. Pendant trois jours, l’accusé peine à justifier son acte, oscillant entre contradictions et déclarations évasives. L’expert psychiatre met en avant son incapacité à accepter la vérité sur lui-même. Le 8 octobre 2010, après plusieurs heures de délibérations, Abderrazzak Zibha est condamné à 27 ans de réclusion criminelle. L’avocat général avait requis 30 ans de prison assortis de 20 ans de sûreté.


