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Arnaud Mimran : de l’escroquerie du siècle aux meurtres en série ?

Déjà condamné pour une fraude colossale à la taxe carbone, Arnaud Mimran sera jugé pour trois assassinats commis entre 2010 et 2014. Une chute vertigineuse où l’argent facile laisse place au sang versé.

Célèbre pour son rôle central dans l’arnaque à la taxe carbone, Arnaud Mimran est désormais au centre d’un tout autre dossier, bien plus sombre : celui de trois homicides et d’une tentative de meurtre, commis entre 2010 et 2014. L’homme d’affaires déchu, déjà condamné en 2017 à huit ans de prison pour une fraude à la TVA portant sur près de 300 millions d’euros, devra désormais comparaître devant la cour d’assises.

Tout commence en septembre 2010, quand Samy Souied, proche de Mimran et partenaire dans l’escroquerie au CO₂, est abattu porte Maillot à Paris. Deux individus à scooter surgissent et ouvrent le feu, tuant leur cible en pleine rue, dans une exécution qualifiée de « professionnelle » par les enquêteurs. À l’époque, Souied réclamait plusieurs dizaines de millions d’euros à Mimran.

Un an plus tard, en octobre 2011, c’est au tour de Claude Dray, ancien beau-père du suspect et magnat de l’immobilier, d’être retrouvé mort dans sa chambre à Neuilly-sur-Seine. Les juges le décrivent comme une « cible prioritaire », gênante pour Mimran tant sur le plan financier que personnel.

En 2014, Albert Taieb, un proche de Marco Mouly, est poignardé à mort alors qu’il raccompagne Cyril Mouly à son domicile. L’enquête montre que Taieb aurait été éliminé pour son rôle d’intermédiaire dans des affaires jugées sensibles pour Mimran. À la même époque, une tentative de meurtre est perpétrée contre Cyril Mouly, qui parvient à fuir après avoir été attaqué dans la cage d’escalier de son immeuble.

Les juges estiment que Mimran disposait à la fois du mobile et des ressources nécessaires pour commanditer ces actes. Il aurait fourni des instructions précises ainsi que des moyens logistiques aux auteurs non identifiés, contre de fortes rémunérations.

Ces crimes, bien que séparés dans le temps, présentent des similitudes troublantes : des exécutions froides, rapides, souvent en pleine rue ou dans des lieux supposés sûrs, un usage répété d’armes à feu ou blanches, et une discrétion extrême dans leur exécution. Ils seront finalement regroupés dans un seul et même dossier.

Selon le parquet de Paris, Mimran serait impliqué à des degrés divers dans deux meurtres en bande organisée, une complicité d’assassinat et une tentative de meurtre. L’instruction révèle également un « double mobile » pour le meurtre de Claude Dray : des tensions personnelles et de lourds différends financiers.

En décembre 2022, Mimran a déjà été condamné à treize ans de prison pour la séquestration et l’extorsion d’un financier suisse, un autre épisode trouble dans le parcours d’un homme qualifié de « caméléon » par ses contemporains. Actuellement en détention provisoire, il attend son procès aux assises, annoncé comme retentissant. Pour les parties civiles, c’est l’occasion d’exiger justice après des années de zones d’ombre et de silences.

Guillaume Eckendoerffer

Rédacteur web passionné de true crime, j’explore et raconte au quotidien les affaires criminelles marquantes et celles qui font l’actualité. Curieux et attentif aux détails, j’aime plonger dans les enquêtes pour en comprendre tous les aspects et les retranscrire de manière accessible.

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